Tour de France 2017 : Nos chambres d'hôtes situées sur le parcours du tour de France vous attendent, particuliérement pour le W E du 14 juillet . Nous sommes situés entre la côte de Naves et la côte de Vieurals...
Le projet Parc Naturel Régional de l’Aubrac idée déjà ancienne a été lancé officiellement le 6 mai 2006 à Aubrac.
L’espace concerné serait circonscrit au Nord et à l’ouest par la Truyère, à l’Est par le ruisseau du Triboulin et la vallée de la Cologne, au sud par le Lot. Le périmètre définitif englobant les communes restent à définir. Ce parc prend position sur 3 départements, Aveyron, Lozère, Cantal, et 3 régions, Midi Pyrénées, Languedoc Roussillon et l’Auvergne.
Un parc naturel Régional, pour quoi faire ?
Chacun pourrait y aller de son couplet, et ça ne serait pas plus mal, car finalement les acteurs de l’Aubrac parc régional, ce sera nous, les gens de l’Aubrac.
Mais, qui se sent concerné par la création d’un parc régional ?
Sans enquêtes méthodologiques appropriées, on ne peut que supputer seulement les points de vue de telle ou telle catégorie sociaux professionnelle ou secteurs d’activité….
Par exemple, on peut raisonnablement penser que les entreprises leaders comme la fromagerie de Laguiole, les coutelleries, les établissements d’accueil pour le tourisme d’un certain niveau sont pour le parc régional. Cela rajouterait une note supplémentaire en matière de renommée, et surtout ce qui se vend très bien, un volet mondialement reconnu de developpement durable.... De même les éleveurs qui privilégient la qualité et les labels sont indéniablement pour le PNR...
Parmi les tièdes et même plutôt contre au projet de PNR, on doit trouver des éleveurs « qui ont le nez dans le guidon », tant la charge de travail est importante et l’entreprise d’élevage risquée. Ils ne cherchent pas forcement les meilleurs labels ni les niches pour un élevage plus valorisé. Ils sont confrontés directement au marché mondial. Le PNR n’est que le cadet de leurs soucis, et peut être même pensent-t-ils que le PNR viendrait rajouter des soucis. Ils doivent d’abord faire face aux problèmes sanitaires de leur cheptel, aux aléas climatiques, aux aléas du marché, distribuer des fermages à droite et gauche. Penser à croitre par des acquisitions ou de nouveaux fermages ; sans extensions dans ce type d'élevage, pas de salut possible.
On doit y trouver aussi, mais cela mériterait confirmation, des possédants urbains des grands espaces verts pour qui le fermage est versé d’une façon ou d’une autre. Pour ces derniers, difficile de ne pas penser à l’éolien ou même pire au gaz de schiste (s’il y en avait) qui pourraient augmenter substantiellement leurs revenus..Avec le parc, à priori, il ne sera pas possible d'extraire des gaz de schistes....
Pas vraiment d’accord pour le parc, des retraités ; d’abord ceux de la terre qui ne veulent pas devenir "une réserve comme les indiens"... Les Retraités du public ou du privé, les anciens bistrotiers, qui ne veulent plus de changement, le train train quotidien leur suffit. Ils sont venus ici pour se reposer, retrouver le village de leur enfance et leurs souvenirs, et pouvoir chasser et ramasser des champignons en toute quiétude sans se poser de question. Ils n’ont en général pas d’ambition particulière pour le pays.
On trouve un Aubrac très contrasté qui a réagit différemment à la fin de l’âge d’or des burons.
Pour rappel, les 300 burons de l’Aubrac devaient occuper de 1500 à 2000 hommes pendant la période de l’estive de fin mai à la mi-octobre….sans compter les emplois induits.
Malheureusement, aujourd’hui, l’Aubrac est loin d’être une pépinière d’entrepreneurs, sa jeunesse fout le camp et cela depuis longtemps. L’esprit d’entreprise, ses jeunes l’ont développé ailleurs, alors que la situation économique était porteuse, je pense aux trente glorieuses….Aujourd’hui, l’activité économique est en panne, et le marché du travail est en crise, certains se retrouvent au chômage ou au RSA ….Peut être que l’Aveyron et même la Lozère ont les taux de chômage les plus bas de France, mais c’est une maigre consolation quant on sait que leurs ressortissants sont allés chômer ailleurs....
Si le canton de Laguiole a su avec bonheur réinvestir les savoir faire locaux en les modernisant, je fais bien entendu allusion au fromage et au couteau. IL n’en est pas de même pour le versant sud de l’Aubrac qui lui s’est orienté vers la vache allaitante qui comme il a déjà été dit dans ce blog, dévore l’espace et les populations.
Si les cantons de Laguiole, Nasbinals, saint Urcize ont su se tourner avec un certain bonheur vers le tourisme . Il n’en est pas de même à Aurelle Verlac, Prades d’Aubrac et quelques autres communes du sud de l’Aubrac, où le tourisme y est marginal.
Sur le versant sud de l’Aubrac, la population décroit plus vite qu’ailleurs sur l’Aubrac. On compte moins de 3 habitants aux kilomètres carrés dans ces secteurs. Bientôt, les hameaux abandonnés ou sans personne à l’année se compteront par dizaine si rien n’est fait.….
En dessous d’un certain seuil de population, il sera très difficile financièrement d’entretenir la voirie, de pratiquer le déneigement, d'assurer les soins à domicile,
La spirale de la désertification est bien en marche…
Face à cela, les politiques, par leurs actions empreintes d’un "gentil clientélisme " ; cela ne suffira pas pour inverser le processus en route. Ils ne font qu’accompagner la déchéance de ce territoire, sans initier d'autres activités comme le tourisme par exemple. Il semble bien que leur plan de carriére soit plus important que la survie de leur territoire. Nous n'avons pas l'eau potable à Aurelle Verlac, nous devons traiter nous même l'eau pour nos chambres d'hôtes. A force de caresser les gens dans le sens du poil, on en fait des derniers de la classe. Rien à attendre non plus du ministère de l’agriculture, leur concept d’amélioration de la productivité pour les productions de base, ne sont d’aucun secours pour nos espaces..
De la FNSEA je n’en parlerai même pas, à moins que ce cher Xavier Beulin s’intéresse aux pets des vaches pour les convertir en agro carburant, idée pas forcement folle et plutôt écologique cette fois.
Oui un parc naturel régional est nécessaire, il doit insuffler un esprit nouveau On a vu ce qui fallait faire : tirer vers le haut les activités existantes par l’excellence comme approche…
Vers les meilleurs fromages, les meilleurs couteaux, la meilleure viande, mais que cela se sache, donc avec label et commercialisation respectueuse du produit
Le meilleur accueil touristique, pas forcement le plus luxueux, mais le plus convivial, le plus vrai, celui où le touriste apprend le plus, où il se réalise, avec une infrastructure de chemins, de relais, de visite de fermes et de burons, de randonnées botaniques, goûters à la ferme etc
. L’Aubrac devra être découvrable par de multiples chemins de petite, moyenne et grande randonnée en plus des classiques chemin de saint Jacques et tour des monts d’Aubrac. Des liaisons sont à créer avec la vallée du Lot.
Les chemins sur l’Aubrac seront ses artères amenant le sang neuf au cœur du territoire pour des rencontres intimes qui finiront par devenir fécondes. Images d’un territoire enfin ouvert particulièrement beau et préservé, où la nature y est extrêmement créatrice.
Des talents pourraient et même seront attirés par ce sanctuaire végétal et minéral qu’est l’Aubrac pour d’autres activités. Mais aussi reprendre certaines spécialités ancestrales laissées en jachères ou oubliées. Et pourquoi pas des élevages bio, une commercialisation par des circuits courts avec entr'autres au bout des coopératives de vente dans les grandes villes. On pourrait penser à une petite Suisse, je ne fais pas allusion ici au paradis fiscal..
Je soupçonne certaines hauts responsables, de penser que l’élevage et les chemins de randonnées ne peuvent cohabiter..Alors que bons nombres d’éleveurs ont compris que la randonnée était une excellente façon de montrer la bonne santé des troupeaux dans leur environnement préservé, une publicité gratuite en somme. Dans le Jura et les Vosges par exemple, cela se passe bien aussi.
Naturellement comme dans les Vosges et le Jura, tous ces chemins devront être équipés des dispositifs modernes ménageant les élevages et offrant le maximum de sécurité pour les promeneurs. De même, des audits des chemins devront être pratiqués chaque année.
Pour la petite histoire, sachez qu’actuellement si vous décidez de faire le tour de Mailhe-biau, prenez un GPS bien géo-localisé, car sans cela, vous avez une chance sur deux de vous perdre. Pourtant le tour du Mailhe-biau offre un des plus beaux panoramas à 360 degrés du massif central.
En haut lieu, on parle volontiers de développement touristique, mais cela ne se traduit pas sur le terrain par des améliorations substantielles. Les locations saisonnières sont en baisse. Cela démontre un manque d’implication ou un manque de fermeté de la part de certains.
Voilà donc le regard que je porte sur l'Aubrac.....
Il reste à espérer que les autorités locales, départementales et régionales arrivent à se mettre d’accord, d’abord sur le tracé, sur le programme d’action et bien sûr le financement.
Nous sommes en période de vaches maigres, je ne parle pas des troupeaux qui eux se portent bien. Il sera difficile pour les diverses institutions de tirer une nouvelle ligne de crédit pour le PNR Aubrac…Et pourtant, c’est à ce prix là que le bel endormi, abandonné par les uns et les autres pourra retrouver une place digne de sa stature de pays exceptionnel…
.Gageons que les efforts consentis seront largement remboursés et montrerons la voie à d’autres.
Il faut aussi et surtout donner du sens, mobiliser les acteurs, attirer les jeunes sur des perspectives innovantes.
A noter que les sommes nécessaires n’auraient pas de communes mesures avec la construction d’une autoroute, même quelques kilomètres d’autoroute.....
Dans le monde actuel caractérisé par des changements et des mutations sans fin et de plus en plus rapides, un terme revient souvent,« réactivité » .
Je souhaite donc de la réactivité aux élus concernés par le parc pour le plus grand bien de l’Aubrac.
Mise en place du Parc et interrogation ….
Le processus de mise en place du PNR de l’Aubrac bénéficie d’une méthodologie qui a fait ses preuves et qui a été constamment optimisée puisque la France compte 55 PNR.
Les problèmes de limites semblent résolus, de même que ceux de l’autorité au plus haut niveau….
Un diagnostic territorial a été effectué en mettant à contribution un nombre très important d’organismes institutionnels et associatifs aux travaux de 10 commissions techniques et thématiques.
Puis, restitution du diagnostic territorial aux acteurs locaux dans le cadre d’ateliers participatifs, et accueil des observations…
J’ai pu remarquer en tant que participant épisodique le sérieux et la rigueur de ces ateliers.
Les présents ont bien compris que la mise en place du PNR était une chance pour l’Aubrac ; les absents ont rarement raison et j’ai pu constater que mon canton était sous représenté…
Cela me parait inconciliable de se faire élire et de ne pas penser à l’avenir de sa commune.
Pourtant, il a été réaffirmé mainte fois par messieurs Valadier grand artisan du PNR, et David chef de projet, qu’un parc naturel régional est créé pour mettre en valeur et développer les espaces ruraux habités…
Sur les six conférences thématiques, j’ai participé à deux, l’une sur le tourisme, et l’autre sur l’agriculture. Ces deux là, tout au moins ont remporté un franc succès, autant par le nombre de participants, que par la qualité des intervenants que par la qualité des échanges…
Pourtant, je reste sur ma faim, car finalement dans tout ce processus d’échanges de savoirs, de savoirs faire entre techniciens et gens de l’Aubrac, quels sont les outils qui pourraient être utiles à Aurelle Verlac ?
Par exemple, j’ai participé à l’atelier « biodiversité ». Bon c’est vrai, je suis pour la protection de la grenouille rousse, le lézard vivipare, la loutre, mais indubitablement c’est la pérennité de l’espèce humaine qui m’intéresse en premier…..Nous avons vu dans ce blog qu’à Aurelle Verlac commune d’une superficie de 5400 hectares, il n’y a plus de naissances depuis belle lurette !
..L’économie locale repose que sur un seul pied, il n’y a pas comme à Laguiole quelques personnes qui ont pris soin de créer d’autres centres d’intérêts, le couteau, la gastronomie, le fromage et le tourisme se fertilisant réciproquement l’un l’autre. Le tout « vache allaitante » a fait le vide sur la commune. De plus, les quelques jeunes éleveurs qui vont rester à la ferme majoritairement créent leur ménage à saint gêniez d’Olt. Il serait idiot de dire que je suis contre la vache allaitante comme je l’ai déjà dit, mais c’était une métaphore ; c’est le processus naturel, la vache allaite son petit.
Par contre, avec le commerce qui est fait des broutards et autres, il est difficile d’y trouver un cycle vertueux. Majoritairement les veaux partent quelque par dans la plaine du Pô dans ce que l’on appelle des ateliers d’engraissement…La plaine du Pô, regorge, dégorge d’ateliers d’engraissement..
Ça me rappelle le sort du porc Breton qui va se faire égorger en Allemagne puisque c’est moins cher, et l’on connaît la suite…Dans les abattoirs Allemands, les ‘égorgeurs Roumains ou Bulgares payés au lance pierre coûtent moins cher….L’élevage serait il devenu funambulesque, externalisateur de troupeaux, routier et terriblement énergivore, sans parler du sort qui est réservé aux bêtes ?!!...Ne peut-on pas engraisser sur place et faire de la qualité avec de superbes labels et une commercialisation adéquat pour avoir enfin une plus value qui permette de vivre correctement et éviter la disparition de nombreux acteurs. L’entité Aubrac s’y prête mieux qu’ailleurs….
D’ailleurs, j’ai entendu dire que le bœuf fermier Aubrac trouvait preneur au-delà de l’offre, mais que la main d’œuvre manquait pour satisfaire cette demande……
Désormais, la plus haute, la plus belle performance que devra réaliser l’humanité sera de répondre à ses besoins vitaux avec les moyens les plus simples et les plus sains. Cultiver son jardin ou s’adonner à n’importe quelle activité créatrice d’autonomie sera considéré comme un acte politique, un acte de légitime résistance à la dépendance et à l’asservissement de la personne humaine..
Pierre Rabhi
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Dans cette déclaration de Pierre Rabhi qui est un paysan philosophe, on entendra sa peur entre autres, de graves crises alimentaires qui menacent la planète avec le pillage des sols, le brevetage du vivant qui interdit les semences ancestrales adaptées aux sols, des crises sanitaires, des crises liée au tripatouillage du vivant, des événements climatiques d’une violence jamais connue, l’arrivée sur le terrain de l’agrobusiness qui chasse la paysannerie, avec derrière la finance et les spéculateurs. Il ne serait pas étonnant d‘apprendre bientôt que des fonds de pensions étrangers prennent pied sur l’Aubrac..
Je ne suis pas plus tenté par l’agriculture autarcique ou auto-vivrière sauf, sauf, dans le cas d’un chaos mondial où la famine ferait son chemin…Mais faire mon jardin, oui, c’est ce que je fais…
Il faudrait trouver une voie intermédiaire raisonnable qui ménage l’avenir des populations et le cadre de vie…Ce n’est pas impossible, car l’esprit et les personnes qui ont animé ce projet de PNR de l’Aubrac ont déjà fait de grandes choses, qui ont changé complètement le destin de leur bourg et globalement de l’Aubrac ….C’est à cet esprit là, à ces personnes là que je lance un appel pour traiter particulièrement le sud de l’Aubrac….
Une antenne de l’INRA pourrait déjà établir, quelles cultures de remplacement ou de complément que l’on pourrait substituer aux intrants. Dans quels endroits particuliers ? en prenant en compte les espaces agricoles abandonnés. Etablir les champs du possible sur le PNR. Pourquoi ne pas envisager un projet d’élevage agrobiologique, le marché du bio est en expansion, il ne faut pas louper le train du Bio !….
Pour la petite histoire, je sais que dans mon jardin la ratte pousse très bien sans engrais chimiques avec de bons rendements. Sur l’étal, elle vaut de 3.5 à 4 euros le kilo…Je ne parlerai pas de mes lavandins qui fleurissent mieux qu’ailleurs et dont le parfum n’a d’égal, et mes fraises, sublissimes !….